lundi 25 juillet 2011

Musap

Impossible de rejoindre Enrique pour le supplier de nous reprendre, on s’est malgré tout pointé le nez à Arutam le dimanche après-midi… Légèrement surpris, Enrique nous annonce que d’autres volontaires ont désormais nos chambres, ce qui nous importe peu puisque l’on passera la semaine avec Charlotte à Musap, une autre petite communauté essentiellement formée de la famille de la deuxième femme d’Ernesto, le père d’Enrique. D’ailleurs il est normal pour les hommes Shuar d’avoir plusieurs femmes et donc plusieurs familles bien qu’il semble que ce soit de moins en moins fréquent compte tenu que les femmes n’apprécient pas tellement ! Quoi qu’il semble que les femmes ont le loisir de quitter leur mari lorsqu’elles le souhaitent alors que les hommes ne peuvent pas en faire autant… du moins selon une volontaire… Bref, chacun ses avantages ! ;) Faut dire qu’après un mois de fréquentation, ils sont apparemment mariés… alors veux mieux choisir intelligemment du premier coup ! Disons que la notion de couple traditionnel ne s’applique tout simplement pas chez les Shuar. Et d’après le comportement d’Enrique avec ses nombreuses copines et les infos glanées un peu partout, le mariage n’est pas une condition nécessaire pour goûter aux plaisirs charnels ! Bon bon, revenons à Ernesto ! Qui lui à deux femmes, l’une habite à Arutam et a 12 enfants alors que l’autre habite Musap (6km plus loin) et a 11 enfants. L’accueil est plus sympathique à Musap où on est présenté aux membres de la famille à notre arrivée. Cela dit, on se sentira rapidement exclus, cloîtrés dans notre petit haut de maison. Celle qui s’occupe de nous, Lisa est bien sympathique malgré tout. La famille comme telle semble avoir une plus grande vie familiale et font des activités ensemble. Les enfants agissent d’ailleurs comme des enfants, à jouer, crier, sauter, etc. Quoi qu’ils jouent avec des machettes…. ! (Quand même, c’est une autre culture ! Je me demande ce que la DPJ en penserait…) L’énergie qu’ils dégagent contraste avec celle des enfants d’Arutam, trop calmes à mon goût. On s’amuse bien avec Ianquam et Anaï même si on ne comprend pas ce qu’ils nous disent. D’ailleurs, Kiko et Socrate font aussi leur connaissance… toute une aventure! Les toilettes sont… pas des toilettes ! Un simple trou dans le plancher d’une cabane de bois, 100 m plus loin. Et la douche… ben évidemment pas de douche, on se lave dans un petit ruisseau. Disons que la propreté est bien relative en sortant du ruisseau mais bon, dans la jungle, ça importe peu. Ernesto est gentil mais n’a d’intérêt que pour Louis ! Moi et Charlotte, on pourrait aussi bien ne pas être présentes et l’ambiance ne changerait pas ! Louis de son côté doit tenter de tout comprendre, ce qui n’est pas simple, et il n’a pas le temps de nous traduire ce qui se passe. Donc le temps est un peu long… On apprend malgré tout à nos dépends que lorsqu’un Shuar dit d’un insecte qu’il est un PEU dangereux, il faut comprendre qu’il est mortel… rassurez-vous, personne ne fut blessé ! Mais la bestiole en question est impressionnante, une espèce de gros insecte avec une tête qui ressemble à un reptile… beurk ! (la photo est sur le blog, après qu’Ernesto l’ait tué !)

Côté travail, et bien les deux premiers jours, on transporte des planches de bois (environ 2 pouces par 10 pouces par 7 pieds) dans la jungle, soit dans des petits chemins boueux, jusqu’à la future maison des volontaires. Je me blesse légèrement au dos puisque le tout implique une torsion inappropriée du corps… joyeux… 2-3 heures sur le dos et du repos dans la soirée. Heureusement, le lendemain, ça va mieux. Je refuse de transporter plus de planches question d’éviter une nouvelle blessure et Charlotte, en manque d’énergie, abandonne rapidement aussi ! Louis continue, alors que je dégage un sentier à coup de machette sous les yeux vigilant de Charlotte (vive les machettes ! il faut absolument que j’en ramène une !). Ensuite on désherbe une plantation de Yucca et jeudi, on fait une marche dans la jungle, (accompagnés de Ianquam, âgé de trois ans environ !) jusqu’à une petite maison sur le bord de la rivière Pastaza. Il s’agit d’une maison traditionnelle avec un toit en feuilles de palmier séchées appartenant à la famille. L’endroit est magnifique (il faudrait que Louis le décrive pour donner une meilleure idée !!). On à l’impression d’arriver dans un petit paradis isolé. On y élargi le sentier pendant une heure et demie environ et la journée de travail est terminée. Un peu trop court peut-être. Charlotte a la bonne idée de nous apprendre une chorégraphie quelconque pour passer le temps… apparemment on est pas si mauvais en prime ! La cuisine se fait dans un chaudron déposé sur le feu au centre de la maison. Au menu : riz et cœur de palmier. Ce qui est convenable, mais ça passe un peu plus difficilement le lendemain matin! Vendredi, la marche de retour qui monte encore et encore. Heureusement, au rythme d’un enfant de trois ans, j’y arrive sans trop de difficulté ! Ensuite de retour à Arutam pour la fin de semaine où on y fait la rencontre de Danielle, une autre volontaire bien sympathique. Danielle et Charlotte se lancent dans l’exploration d’une grotte de chauve-souris. Ce qui revient à dire : ramper dans une marre de guano bien liquide et odorante sans pour autant voir les chauves-souris compte tenu de la noirceur! Sans compter les heures de plaisir qu’elles ont eu à retirer le tout de leurs vêtements, qui ont fini dans la poubelle pour certains morceaux ! Une soirée de relaxation à discuter avec Enrique, sa copine, Charlotte, Danielle et deux nouveaux volontaires et hop le départ pour Quito le lendemain matin, avec cette fois-ci un sentiment de satisfaction beaucoup plus grand. L’expérience fut finalement fort intéressante, particulièrement à Arutam qui gardera une place dans nos coeurs. Cela dit, le régime alimentaire, très peu diversifié, fade et très lourd ne nous manquera certainement pas !

La suite ?... Pas très défini pour le moment… Harry Potter !! Ensuite, la côte en partie, Otavalo et son marché ou encore un petit tour en amazonie encore, mais dans le nord, idéalement dans une réserve biologique… Bref, on verra où le courant nous mènera !

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