samedi 9 juillet 2011

Deuxième journée à Quito, et départ de la capitale...

Un objectif facile. Il y a le volcan Pichincha qui traîne là-bas, dans le décor de la ville. Il la domine d'environ 2000 mètres, mais le téléphérique fait pour nous le gros du travail. La phobie des taxis nous pousse à y aller à pieds, et de toute façon, on a le temps. En longeant quelques rues moins touristiques et en zieutant la routine des gens, nous avons lentement progressé sur le pied du volcan. Une petite visite sur le campus de l’université où chaque bâtiment de chaque faculté semble se détériorer un peu plus que les autres et où les étudiants et les professeurs font leur vie sans trop s’occuper de notre présence; un passage dans un quartier résidentiel où se côtoient de petites habitations blanches bien cordées sur un terrain plutôt à pique; un petit arrêt dans un mini marché local où le commis, à notre grande surprise, nous a répondu en français, tout sourire et débordant de sympathie. Puis, une dame vendant de la friture en sac et autres cochonneries au coin d’une rue nous indique qu’un autobus peut nous monter jusqu’au téléphérique et terminer pour nous le parcourt, ce que nous faisons.

Des billets trop chers payés (du moins pour ici) nous donnent accès à la cabine qui nous mène à 4100 m d’altitude sur le volcan. Le long de la montée, quelques vaches (de la bonne couleur, soit dit en passant) broutent l’herbe qui pousse sur la pente, le long d’une route de terre qui serpente entre les quelques arbres qui ont survécu à la coupe à blanc qui a due avoir lieu ici. Éventuellement, la forêt revient, une forêt de nuage à défaut de meilleure traduction (Cloudforest en anglais) où les arbres de tailles aussi grandes que diverses sont envahis par la mousse et les lichens. Encore plus loin, la succession végétale suit sont cours, alors que les arbres se raréfient jusqu’à laisser toutes la place aux champs d’herbes et aux touffes de cactus en fleurs.

Une fois en-haut, une vue à couper le souffle sur la ville qui s’étend bien au-delà de ce qu’on croyait d’abord, aussi loin que la vallée qui l’accueille semble se rendre. Plus à l’Ouest, une autre vallée berce quelques champs au milieu desquels se dresse une petite ferme paisible et sans prétentions, auréolé de modestie. Elle n’est qu’un point dans la vallée. Tranquillement, nous commençons à grimper le long de la route qui doit mener au sommet, à quelques 4680 m. Pas à pas, en cherchant notre oxygène, et en s’essoufflant de très peu d’effort, nous progressons vers le sommet. Plusieurs arrêts sont nécessaires en chemin, alors que la crête que longe le sentier devient de plus en plus étroite, de plus en plus abrupte. Quelques vestiges de terrasses semblent témoigner d’une époque où ces pentes étaient cultivées.

Une image sur la montée. Alors que nous nous assoyons dans l’herbe pour une pause, la vue sur la ville et sur les champs comme toile de fond, le bruit du vent pour seule musique, les nuages se bousculant en silence  juste au-dessus de nos têtes, la paix a dû nous trouver pour un instant.

Alors que nous approchons du sommet rocheux, le froid s’en prend de plus en plus à nous, et les nuages bloque notre visibilité. La route devient un peu trop abrupte sur le flanc du volcan, et quelques éboulements de terrain sont là pour le prouver. Après le premier sommet rocheux, nous virons donc de bord, aussi afin de revenir avant la noirceur (il fait noir avant 19h ici). On ne devait pas être bien loin de l’objectif, mais il fallait repartir. Le froid a d’ailleurs traversé Laurie plutôt sévèrement, et j’ai dû passer une bonne heure à la réchauffer dans notre chambre froide et humide de Quito.

Le lendemain, c’est-à-dire avant-hier, départ vers Mindo. Après quelques péripéties pour se trouver un autobus, nous partons et jetons notre premier coup d’œil à la campagne équatorienne. Les premiers monts semblent avoir été dégarnis pour faire place aux pâturages, et les seules cultures présentes sont des champs de maïs assoiffés, tous brunâtres. Lorsque l’autobus commence à descendre vers Mindo, entre deux longues chaînes des Andes, les forêts reviennent couvrir chaque millimètre des pics dont les pieds se jettent dans une vallée presque sans fond, sous la route. Un torrent y coule, perdu dans une orgie de verdure qui change progressivement avec l’altitude. Toutefois, plutôt que de laisser la place aux herbes et aux cactus, les feuilles s’élargissent et s’épaississent, les bananiers, les palmiers et les fougères qui semblent sortir du précambrien apparaissent. De petites cabanes de taule et de petits villages de béton sont perchés par-ci par-là sur les pentes. Puis, au milieu des vendeurs de fruits ou de fritures qui grimpent à bord de l’autobus pour harceler les passagers à chaque petite lueur de civilisation, deux musiciens, des bohémiens modernes peut-être, montent nous jouer des airs andéens à la flûte et au tambour, alors que la cordillère défile sous nos yeux par la fenêtre. Pour le reste, je laisse à Laurie le soin de prendre la relève pour vous parler de Mindo.

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