samedi 30 juillet 2011

Faits divers

Quelques faits divers pendant que Laurie niaise sur son ordi.

L'autre soir, à Quito (mardi soir je crois), on se promène un peu dans le vieux pour se dégourdir les jambes en cherchant un petit resto encore ouvert. C'est que tout ferme vers 19h dans ces coins de la ville. On arrive sur une plaza où quelqu'un fait jouer une vidéo sur petit écran. Un humoriste écuatorien probablement. La majorité du public est étrangement composée de policiers et de militaires, avec leurs grosses mitraillettes ou shotguns en travers, sûrement pas chargés à blanc. Puis, sur la rue adjacente, un autobus arrive dans un tintamarre symphonique. Pas de murs sur l'autobus, et pas de portes. Des néons tout pleins et des touristes qui regardent autour en buvant de la bière, avec sur le toit, un orchestre personnel aux trompettes étincellantes, caisse claire et autres tambours en accompagnement. Et c'est qu'ils jouent bien ces musiciens qui enfilent des airs de fanfares.

À Otavalo, où nous sommes en ce moment, les camions de vidanges ont sur le toit un haut-parleur duquel sort en continue une petite musique enfantine jouée sur un métallophone. Une petite musique enfantine, certes, mais avec un certain fond macabre, comme on trouverait dans un film de Tim Burton. Peu de temps est nécessaire pour que l'on s'imagine les pires scénarios de films d'horreur. ¡Le Camion de Vidanges 3, La résurrection des ordures!

Aussi, toujours à Otavalo, l'eau des toilettes tourne à l'endroit quand on tire la chasse. C'est qu'elle tournait à l'envers à Quito (vers la gauche), et ca m'a pris quelques secondes en tirant avant de réaliser qu'on avait refranchi l'Équateur (lire latitude 0, pas le pays...), et que c'est pourquoi le tourbillon semblait tout d'un coup si naturel. Ces changements d'hémisphère sont déboussolants!

Les chiens sont brillants ici (l'ai-je déjà dit?). Ils ne sont pas élevés en bébé comme chez nous mais en gardiens, indépendants, et certains doivent aussi apprendre à faire leur vie seuls en bouffant ce qu'ils peuvent dans les poubelles. Pas besoin de laisse, les chiens, mêmes très jeunes, suivent leur maître, font le guet, regardent les voitures avant de traverser une rue. Et parfois, on se fait japper après par ces chiens de garde. Mais on ne les trouve pas nécessairement facilement. Bien souvent, ils gardent les demeures à partir des toits. Il suffit donc de lever les yeux pour voir ces grosses gueules bien garnies qui vocifèrent leurs insultes bien haut. Parfois, un chien ainsi perché ne fait que regarder les passant sous lui, un après l'autre, sans malice aucun, simple curiosité canine.

Je ne sais pas si vous êtes au courant des nouvelles d'ici, mais disons que mon prochain Cuba Libre attendra au Pérou. C'est que certaines personnes ont décidé d'aller foutre du formol dans quelques alcools locaux. Pas très bon pour la santé. Tout a commencé il y a environ une semaine et demie, et il y a eu jusqu'ici 31 morts en plus de nombreuses personnes qui ont perdues la vue. Donc, on laisse faire l'alcool et on boit tout notre soûl dans les jus de fruit naturels, divins ici.

On donnera bientôt plus de nouvelles sur nos allers et venues.

lundi 25 juillet 2011

Quelques bibittes amazoniennes







Musap

Impossible de rejoindre Enrique pour le supplier de nous reprendre, on s’est malgré tout pointé le nez à Arutam le dimanche après-midi… Légèrement surpris, Enrique nous annonce que d’autres volontaires ont désormais nos chambres, ce qui nous importe peu puisque l’on passera la semaine avec Charlotte à Musap, une autre petite communauté essentiellement formée de la famille de la deuxième femme d’Ernesto, le père d’Enrique. D’ailleurs il est normal pour les hommes Shuar d’avoir plusieurs femmes et donc plusieurs familles bien qu’il semble que ce soit de moins en moins fréquent compte tenu que les femmes n’apprécient pas tellement ! Quoi qu’il semble que les femmes ont le loisir de quitter leur mari lorsqu’elles le souhaitent alors que les hommes ne peuvent pas en faire autant… du moins selon une volontaire… Bref, chacun ses avantages ! ;) Faut dire qu’après un mois de fréquentation, ils sont apparemment mariés… alors veux mieux choisir intelligemment du premier coup ! Disons que la notion de couple traditionnel ne s’applique tout simplement pas chez les Shuar. Et d’après le comportement d’Enrique avec ses nombreuses copines et les infos glanées un peu partout, le mariage n’est pas une condition nécessaire pour goûter aux plaisirs charnels ! Bon bon, revenons à Ernesto ! Qui lui à deux femmes, l’une habite à Arutam et a 12 enfants alors que l’autre habite Musap (6km plus loin) et a 11 enfants. L’accueil est plus sympathique à Musap où on est présenté aux membres de la famille à notre arrivée. Cela dit, on se sentira rapidement exclus, cloîtrés dans notre petit haut de maison. Celle qui s’occupe de nous, Lisa est bien sympathique malgré tout. La famille comme telle semble avoir une plus grande vie familiale et font des activités ensemble. Les enfants agissent d’ailleurs comme des enfants, à jouer, crier, sauter, etc. Quoi qu’ils jouent avec des machettes…. ! (Quand même, c’est une autre culture ! Je me demande ce que la DPJ en penserait…) L’énergie qu’ils dégagent contraste avec celle des enfants d’Arutam, trop calmes à mon goût. On s’amuse bien avec Ianquam et Anaï même si on ne comprend pas ce qu’ils nous disent. D’ailleurs, Kiko et Socrate font aussi leur connaissance… toute une aventure! Les toilettes sont… pas des toilettes ! Un simple trou dans le plancher d’une cabane de bois, 100 m plus loin. Et la douche… ben évidemment pas de douche, on se lave dans un petit ruisseau. Disons que la propreté est bien relative en sortant du ruisseau mais bon, dans la jungle, ça importe peu. Ernesto est gentil mais n’a d’intérêt que pour Louis ! Moi et Charlotte, on pourrait aussi bien ne pas être présentes et l’ambiance ne changerait pas ! Louis de son côté doit tenter de tout comprendre, ce qui n’est pas simple, et il n’a pas le temps de nous traduire ce qui se passe. Donc le temps est un peu long… On apprend malgré tout à nos dépends que lorsqu’un Shuar dit d’un insecte qu’il est un PEU dangereux, il faut comprendre qu’il est mortel… rassurez-vous, personne ne fut blessé ! Mais la bestiole en question est impressionnante, une espèce de gros insecte avec une tête qui ressemble à un reptile… beurk ! (la photo est sur le blog, après qu’Ernesto l’ait tué !)

Côté travail, et bien les deux premiers jours, on transporte des planches de bois (environ 2 pouces par 10 pouces par 7 pieds) dans la jungle, soit dans des petits chemins boueux, jusqu’à la future maison des volontaires. Je me blesse légèrement au dos puisque le tout implique une torsion inappropriée du corps… joyeux… 2-3 heures sur le dos et du repos dans la soirée. Heureusement, le lendemain, ça va mieux. Je refuse de transporter plus de planches question d’éviter une nouvelle blessure et Charlotte, en manque d’énergie, abandonne rapidement aussi ! Louis continue, alors que je dégage un sentier à coup de machette sous les yeux vigilant de Charlotte (vive les machettes ! il faut absolument que j’en ramène une !). Ensuite on désherbe une plantation de Yucca et jeudi, on fait une marche dans la jungle, (accompagnés de Ianquam, âgé de trois ans environ !) jusqu’à une petite maison sur le bord de la rivière Pastaza. Il s’agit d’une maison traditionnelle avec un toit en feuilles de palmier séchées appartenant à la famille. L’endroit est magnifique (il faudrait que Louis le décrive pour donner une meilleure idée !!). On à l’impression d’arriver dans un petit paradis isolé. On y élargi le sentier pendant une heure et demie environ et la journée de travail est terminée. Un peu trop court peut-être. Charlotte a la bonne idée de nous apprendre une chorégraphie quelconque pour passer le temps… apparemment on est pas si mauvais en prime ! La cuisine se fait dans un chaudron déposé sur le feu au centre de la maison. Au menu : riz et cœur de palmier. Ce qui est convenable, mais ça passe un peu plus difficilement le lendemain matin! Vendredi, la marche de retour qui monte encore et encore. Heureusement, au rythme d’un enfant de trois ans, j’y arrive sans trop de difficulté ! Ensuite de retour à Arutam pour la fin de semaine où on y fait la rencontre de Danielle, une autre volontaire bien sympathique. Danielle et Charlotte se lancent dans l’exploration d’une grotte de chauve-souris. Ce qui revient à dire : ramper dans une marre de guano bien liquide et odorante sans pour autant voir les chauves-souris compte tenu de la noirceur! Sans compter les heures de plaisir qu’elles ont eu à retirer le tout de leurs vêtements, qui ont fini dans la poubelle pour certains morceaux ! Une soirée de relaxation à discuter avec Enrique, sa copine, Charlotte, Danielle et deux nouveaux volontaires et hop le départ pour Quito le lendemain matin, avec cette fois-ci un sentiment de satisfaction beaucoup plus grand. L’expérience fut finalement fort intéressante, particulièrement à Arutam qui gardera une place dans nos coeurs. Cela dit, le régime alimentaire, très peu diversifié, fade et très lourd ne nous manquera certainement pas !

La suite ?... Pas très défini pour le moment… Harry Potter !! Ensuite, la côte en partie, Otavalo et son marché ou encore un petit tour en amazonie encore, mais dans le nord, idéalement dans une réserve biologique… Bref, on verra où le courant nous mènera !

Plein de nouveaux amis, Anaï, Ianquam, et Bongo, le protégé de Charlotte

Quelques singes et Musap








samedi 16 juillet 2011

En sécurité dans leur cocon

Les militaires de Quito, et Arutam!









De Quito à Arutam

Après Mindo, retour à Quito pour une nuit afin de rencontrer la responsable du programme auquel nous allons participer. Nous apprenons que la communauté au nous partons est Shuar (un peuple reconnu paraît-il par les colons Espagnols comme des coupeurs de tête, alors que ce premier précise, encore selon les ouïe-dires, qu'il est victime d'une incompréhension généralisée vis-à-vis sa culture) et que le nom du village est Arutam. Ainsi partons nous en autobus, une fois encore, au travers de cette majestueuse cordillère. Quito, qui occupe une grande vallée en son sein, laisse éventuellement place aux nombreux pâturages et cultures qui s'étendent jusqu'au sommet des monts, comme une couverte de grand-mère qui aurait été déposée sur l'ensemble du paysage. De nombreux villages en béton et en briques, aux toits de tuiles et aux rues désordonnées, agrémentent le paysage de leur visage délabré. Plus loin, la verdure envahie tout alors que nous descendons dans une autre vallée, vers la ville de Baños et au-delà. Des monts tous de vert couverts, sublimes, d'où sortent d'innombrables cascades qui se jettent au fond de la vallée dans une rivière brune agitée qui semble parfois couler presque sous nous tant la route est près du bord. Quelques fois, sans prévenir, le paysage disparaît et tout devient noir alors que nous plongeons dans un tunnel qui passe sous une montagne. Puis, les monts rétrécissent en collines, la rivière s'élargie et quelques îlots de verdure y apparaissent, et bientôt s'étend devant nous l'Amazonie dans son océan de feuilles et des branches entremêlées. Quelques nuages de brouillard s'y reposent, profitant de ce lit douillet. Et il pleut, alors que le soleil se cache lentement à l'Ouest, derrière les Andes.

On s'habitue rapidement à bien des choses. On s'habitue aux coquerelles, aux araignées géantes et aux papillons de nuit qui grouillent dans nos chambres de bois au plafond à moitié fini à travers lequel on voit le toit en tôle. Tant qu'on dorme dans notre cocon de filet. On s'habitue à l'eau froide dans la douche ou aux mentes religieuses et aux grenouilles dans les toilettes, à la boue sur nos vêtements et aux égratignures et ampoules qui couvrent nos mains, à la chaleur torride du soleil (lorsqu'il ose se pointer) comme à la fraîcheur des nuits. On prend plus que plaisir à se détendre dans le hamac de notre balcon privé au deuxième étage de la maison d'Enrique (qui supervise notre travail), avec une vue dont on ne peut se lasser. L'Amazonie s'y étend dans son nid de brouillard alors que s'élèvent au loin les Andes, avec trois volcans aux neiges éternelles, un d'eux laissant à l'occasion s'échapper une petite bouffée boucaneuse. Ce deuxième étage et tous les amis qui y grouillent est rapidement devenu notre petit chez nous, à nous deux et à Charlotte, une jeune Anglaise étudiant en médecine et qui deviendra très vite une excellente compagne de programme.

Toutefois, malgré ces habitudes, le projet ne durera pas. La première journée, décevante, n'était que travail de construction, sans immersion culturelle aucune. Il faut dire en plus que la maison d'Enrique est situé un peu à l'écart du reste de la communauté. Nous avons presque décidé de quitter le lendemain, tant la déception était grande (et il faut dire qu'on n'était pas encore habitué à nos nouveaux amis grouillants). Puis, en discutant avec Enrique, nous avons décidé de rester, et sans regrets. Nous avons récolté des pousses de plantain pour les replanter ailleurs où leur croissance serait favorisée, nous avons couper le bambou à coup de machette puis l'avons séparé en quarts en le coupant longitudinalement, nous avons préparé, encore à coup de machette, un nouveau jardin pour le yucca, taillant les arbres et notre chemin à travers des lianes et fougères qui nous dépassaient de plusieurs têtes. Quelques promenades dans la jungle, sur une boue rougeâtre toujours bien glissante, nous ont permis de découvrir la pharmacie des Shuar. Des plantes contraceptives au sang de dragon qui soulage les piqûres (c'est en fait la sève d'un arbre qui, d'un rouge foncé liquide, prend étrangement, une consistance crémeuse et une couleur blanche en la frottant sur la peau), tout semble s'y trouver pour qui sait chercher. À un moment, Alex, le neveu d'Enrique, nous fait goûter à l'extrémité d'une feuille bien verte et un peu poilue, et un goût prenant et savoureux de lime chatouille nos papilles. Il en ouvre ensuite une devant nous pour y découvrir de nombreuses et minuscules fourmis et leur oeufs qui possèdent cette surprenante saveur. Aussi, je dois l'avouer, le fruit du cacao est succulent, complètement différent du goût des graines (avec lequel est fait le chocolat).

Quelques soupers chez la mère d'Enrique pour une étrange ambiance, un peu inconfortable. Alors que lui et ses frères parlent entre eux, nous sommes là, muets, comme trois témoins d'un film en Shuarchicham que nous  ne pouvons comprendre mais auquel nous devons assister. Les coquerelles courent sur les murs en arrière, et les chiens qui entrent explorer un peu la maison se font ressortir immédiatement par un ordre sec et sévère. La chienne d'Enrique, Isabela, nous suit d'ailleurs partout, sans déranger et discrète, comme un ange gardien qui veille sur nous (les chiens semblent incroyablement brillants ici, élevés en gardien plutôt qu'en bébé).

Étant peu sûrs de notre décision, nous n'avions payé que pour une semaine, qui est terminée. Le programme n'est en fait construit que pour trois semaines (une semaine dans trois communautés différentes), et il semble peu envisageable d'y rester 12 semaines comme nous le voulions d'abord, d'autant plus que "l'aide" que nous voulions essayer d'apporter est pratiquement inexistante, comme nous aurions dû nous en douter. Notre argent est bien plus utile que quoi que ce soit d'autre. Ainsi pensions nous terminer la semaine et passer à autre chose. Mais maintenant que nous sommes à Puyo, une ville frontière entre les Andes et l'Amazonie, voilà que nous regrettons un peu. La vie de touriste de nous tente pas vraiment pour l'instant. Et, comble du hasard, voilà que nous croisons Enrique dans la rue qui profite lui aussi de sa fin de semaine. Et bien, nous retournerons probablement continuer le programme dans la deuxième communauté, tel que prévu pour la deuxième semaine. Ce sera sans doute la dernière semaine car la troisième communauté est difficile à atteindre (4-5 heures de marche dans la jungle avec tous nos trucs = pas réaliste). Nous pourrons ainsi rejoindre Charlotte à nouveau et terminer avec elle le programme de deux semaines pour un plus grand sentiment de satisfaction et d'accomplissement. Et gare aux tarentules qui se trouvent sur le chemin de nos machettes!

samedi 9 juillet 2011

Ils admirent la vue, se reposent un peu, et Kiko se perd!



Volcan Pichincha et Mindo








Mindo

Bon, moi aussi je me mets à l’écriture… malgré que je possède nettement moins de talent que mon chum ! Et je suis beaucoup plus factuel mais bon, faut faire différent parfois !

Mindo… Halte touristique par excellence ! Il s’agit d’un petit village peuplé essentiellement de touristes venus de partout dans le monde… et qu’on s’affaire à occuper avec des activités du type canopy (ressemblant beaucoup à arbre en arbre quoi qu’un tantinet moins sécuritaire…et un peu plus téméraire!) et bourré de restaurants où l’on retrouve plus facilement de la pizza que des plats équatoriens ! D’ailleurs on doit payer pour absolument tout et les prix sont nettement gonflés. Les gens se parlent donc pas moyen de marchander… quoi que de toute façon, on a absolument aucun talent dans le marchandage ni un ni l’autre ! Notre technique la plus fructueuse : hésiter et attendre ! Ça vous donne une idée de nos compétences ! En bref, Mindo n’est pas tellement notre genre d’endroit à priori… mais on a réussi malgré tout à trouver des activités dignes d’intérêt et des nouveaux amis ! Une famille de Québécois très sympathique que nous avons rencontrée au cours de notre périple sur le sommet du volcan Pichincha. On a d’ailleurs partagé des moments agréables avec eux, notamment une tournée du chocolat ! (Vous vous doutez bien que je n’ai pas pu refuser une telle activité!) Ce fut fort intéressant, surtout la partie brownie de la fin ;) Côté chocolat par contre, bien que le cacao en provenance de l’Équateur soit apparemment reconnu comme étant de bonne qualité, ils ont manifestement raté la partie raffinement et confection de chocolat… laissons cette étape aux Suisses qui achètent leur cacao et en font un produit fini nettement plus intéressant. Bonne chose pour moi par ailleurs qui a décidé de travailler sur ma dépendance à cette substance… Je ne prône pas l’abstinence totale bien entendu mais un meilleur contrôle !! Disons que hors de mon environnement c’est plus simple de changer des mauvaises habitudes!

Hier, on a prix un taxi pour aller marcher ! Assez aberrant j’en conviens mais bon, on fait avec ce qu’on trouve sur place… (8$ le 4km… c’est donné…en comparaison, le chemin de Quito à Mindo d’environ deux heures nous a couté 4$.) Louis se fait toujours un plaisir d’entretenir des conversations en espagnol avec les chauffeurs pendant que moi je regarde le paysage (ok parfois je comprends quelques mots mais disons que je ne me force pas à comprendre ce que les chauffeurs tentent de nous vendre !) Arrivés à destination, on paie, évidemment, et on se dit qu’on résistera aux pressions touristiques pour faire du canopy ! Par contre, sur notre chemin, une option s’offre à nous : deux cordes, 3$ chaque… non… on résiste… jusqu’à ce qu’un jeune un peu téméraire nous fasse quelques démonstrations qui consistent (avec harnais bien sûr) à courir sur une plateforme et sauter dans le vide ! Après deux démonstrations, on est convaincu ! Louis opte pour l’adrénaline intense, attaché dans le dos, il se lance, tête la première dans le vide tel Superman ! Et moi un tantinet plus conservatrice, j’opte aussi pour la course et le saut mais attaché de l’avant. J’ai quand même fait preuve de courage sous les yeux amusés d’une vingtaine de spectateurs masculins qui n’avaient plus tellement le choix d’opter pour le saut, sans quoi leur virilité en aurait pris un coup ! Marche et cascades par la suite. On prévoyait se baigner en sous-vêtements compte tenu que nos maillots de bain sont à Quito mais en remarquant qu’il y avait quasi uniquement des enfants dans la piscine naturelle, on s’est gardé une petite gêne ! Après tout, je ne sais pas de quoi on serait passible pour des actes d’indécence publique… Pour le retour, les aventuriers en nous se déchainent et on grimpe dans la boîte du pick-up ! On a l’impression d’en avoir plus pour notre argent ! Sans compter que le chauffeur ne peut pas nous parler ! Une pierre, deux coups !

De retour au village, on rejoint Michel, Lyne et Alex (leur fille), nos amis Québécois, qui sont assis dans le petit parc sur le même banc que la veille, banc qui deviendra vite notre point de repère ! On s’amuse d’ailleurs à nommer les chiens errants qui sont très nombreux dans Mindo. Soirée relaxe et agréable jusqu’à notre retour à l’hôtel, bruyant et peuplé. D’ailleurs le réveil fut brutal à 3h am par un innocent qui adore la musique de discothèque et qui a la bonne idée de tester les hauts-parleurs de sa voiture devant notre hôtel… inspire… expire… On adore les touristes, presqu’autant que les coqs (qui pour ceux qui ne le savent pas, n’ont absolument aucune notion du moment où l’aube arrive)!

Aujourd’hui, on fuit le village et on marche tranquillement dans un petit chemin de terre menant à une ferme de papillons, quelques kilomètres plus loin. On fait un arrêt improvisé à un centre de rescousse pour animaux, croisé sur le chemin, mais indiqué nulle part. Une dame européenne nous accueille et nous fait faire le tour. On peut ainsi admirer perroquets diverses, singes, canards, tortues, toucans et chiens. On peut circuler librement dans les enclos… J’avoue que j’ai une petite réticence envers les perroquets… la grosseur de leurs becs est un aspect plutôt dissuasif pour moi. J’entre malgré tout dans l’enclos, en gardant mes distances. Louis est plus brave que moi… mais de peu ;) Une heure d’exploration agréable et de discussion sur le traitement des animaux. On poursuit ensuite notre chemin. Par chance, près de la rivière, on a vu notre premier Jesus Christ Lizard (du moins mon premier) ! Wow ! Haut d’environ 30 cm, il est si rapide qu’on a à peine le temps de l’apercevoir ! On croise aussi un mammifère dont j’ignore le nom sur le chemin. Arrivés à la ferme de papillons, on les boude et on rebrousse chemin ! Après tout, la diversité de papillons est visible partout en Équateur et la capture d’images est beaucoup plus stimulante dans leur environnement naturel ! On est chasseurs ou on ne l’est pas !

Plan pour l’après-midi ? Relaxer et rejoindre Michel, Lyne et Alex dans le parc et pour un bon souper par la suite puisque c’est la dernière fois qu’on partage des moments avec eux en voyage ! Finalement, Mindo restera un bon souvenir malgré l’aspect touristique à outrance ! Voici donc pour fêter nos 5 ans de couple ! Demain on quitte Mindo pour retourner à Quito (à 6h30…) rencontrer la femme en charge de notre projet humanitaire, on en saura donc possiblement davantage sur ce qui nous attend !

Ouf, tout un récit… prenez-y pas trop le goût puisque je doute très sincèrement en écrire aussi long en projet !! D’ailleurs, les nouvelles tarderont possiblement à venir… mais bon, rappelez-vous, pas de nouvelles, bonnes nouvelles ;) Ou comme Louis dirait plutôt, pas de nouvelles, pas de nouvelles ! Mais bon, j’aime mieux ma version !

Deuxième journée à Quito, et départ de la capitale...

Un objectif facile. Il y a le volcan Pichincha qui traîne là-bas, dans le décor de la ville. Il la domine d'environ 2000 mètres, mais le téléphérique fait pour nous le gros du travail. La phobie des taxis nous pousse à y aller à pieds, et de toute façon, on a le temps. En longeant quelques rues moins touristiques et en zieutant la routine des gens, nous avons lentement progressé sur le pied du volcan. Une petite visite sur le campus de l’université où chaque bâtiment de chaque faculté semble se détériorer un peu plus que les autres et où les étudiants et les professeurs font leur vie sans trop s’occuper de notre présence; un passage dans un quartier résidentiel où se côtoient de petites habitations blanches bien cordées sur un terrain plutôt à pique; un petit arrêt dans un mini marché local où le commis, à notre grande surprise, nous a répondu en français, tout sourire et débordant de sympathie. Puis, une dame vendant de la friture en sac et autres cochonneries au coin d’une rue nous indique qu’un autobus peut nous monter jusqu’au téléphérique et terminer pour nous le parcourt, ce que nous faisons.

Des billets trop chers payés (du moins pour ici) nous donnent accès à la cabine qui nous mène à 4100 m d’altitude sur le volcan. Le long de la montée, quelques vaches (de la bonne couleur, soit dit en passant) broutent l’herbe qui pousse sur la pente, le long d’une route de terre qui serpente entre les quelques arbres qui ont survécu à la coupe à blanc qui a due avoir lieu ici. Éventuellement, la forêt revient, une forêt de nuage à défaut de meilleure traduction (Cloudforest en anglais) où les arbres de tailles aussi grandes que diverses sont envahis par la mousse et les lichens. Encore plus loin, la succession végétale suit sont cours, alors que les arbres se raréfient jusqu’à laisser toutes la place aux champs d’herbes et aux touffes de cactus en fleurs.

Une fois en-haut, une vue à couper le souffle sur la ville qui s’étend bien au-delà de ce qu’on croyait d’abord, aussi loin que la vallée qui l’accueille semble se rendre. Plus à l’Ouest, une autre vallée berce quelques champs au milieu desquels se dresse une petite ferme paisible et sans prétentions, auréolé de modestie. Elle n’est qu’un point dans la vallée. Tranquillement, nous commençons à grimper le long de la route qui doit mener au sommet, à quelques 4680 m. Pas à pas, en cherchant notre oxygène, et en s’essoufflant de très peu d’effort, nous progressons vers le sommet. Plusieurs arrêts sont nécessaires en chemin, alors que la crête que longe le sentier devient de plus en plus étroite, de plus en plus abrupte. Quelques vestiges de terrasses semblent témoigner d’une époque où ces pentes étaient cultivées.

Une image sur la montée. Alors que nous nous assoyons dans l’herbe pour une pause, la vue sur la ville et sur les champs comme toile de fond, le bruit du vent pour seule musique, les nuages se bousculant en silence  juste au-dessus de nos têtes, la paix a dû nous trouver pour un instant.

Alors que nous approchons du sommet rocheux, le froid s’en prend de plus en plus à nous, et les nuages bloque notre visibilité. La route devient un peu trop abrupte sur le flanc du volcan, et quelques éboulements de terrain sont là pour le prouver. Après le premier sommet rocheux, nous virons donc de bord, aussi afin de revenir avant la noirceur (il fait noir avant 19h ici). On ne devait pas être bien loin de l’objectif, mais il fallait repartir. Le froid a d’ailleurs traversé Laurie plutôt sévèrement, et j’ai dû passer une bonne heure à la réchauffer dans notre chambre froide et humide de Quito.

Le lendemain, c’est-à-dire avant-hier, départ vers Mindo. Après quelques péripéties pour se trouver un autobus, nous partons et jetons notre premier coup d’œil à la campagne équatorienne. Les premiers monts semblent avoir été dégarnis pour faire place aux pâturages, et les seules cultures présentes sont des champs de maïs assoiffés, tous brunâtres. Lorsque l’autobus commence à descendre vers Mindo, entre deux longues chaînes des Andes, les forêts reviennent couvrir chaque millimètre des pics dont les pieds se jettent dans une vallée presque sans fond, sous la route. Un torrent y coule, perdu dans une orgie de verdure qui change progressivement avec l’altitude. Toutefois, plutôt que de laisser la place aux herbes et aux cactus, les feuilles s’élargissent et s’épaississent, les bananiers, les palmiers et les fougères qui semblent sortir du précambrien apparaissent. De petites cabanes de taule et de petits villages de béton sont perchés par-ci par-là sur les pentes. Puis, au milieu des vendeurs de fruits ou de fritures qui grimpent à bord de l’autobus pour harceler les passagers à chaque petite lueur de civilisation, deux musiciens, des bohémiens modernes peut-être, montent nous jouer des airs andéens à la flûte et au tambour, alors que la cordillère défile sous nos yeux par la fenêtre. Pour le reste, je laisse à Laurie le soin de prendre la relève pour vous parler de Mindo.

mardi 5 juillet 2011

L'arrivee a Quito

Apres un vol sans pepins ni rien de particulier (outre peut-etre les petits residents aviaires de l'aeroport de Miami), nous sommes arrives a Quito, de nuit, un peu a bout de nos dernieres semaines et de notre periple aerien. Vue d'en-haut, quelques grappes de lumieres reliees par des zig-zags lumineux, des routes on suppose, grimpant sur d'imposantes masses sombres qui parsement la ville. Nous n'avons toutefois reellment pu apprecier le panorama qu'une fois le soleil (et nous-memes) leve ce matin. D'ailleurs une des plus belles que nous avons vu. Couchee sur un terrain collineux au coeur des Andes, et entouree d'impressionnants volcans, la vue est sublime, a en rendre jalouses bien des grandes villes.

Nous avons passe la journee a explorer la vieille partie de Quito, quadrillee de rues coloniales aux trottoirs etroits et aux facades elevees en pierre, parfois recouvertes de chaux. Ces rues, la plupart des sens uniques engorgees a longueur de journee et qui peuvent carrement developper chez le pieton egare une espece de claustrophobie subite, aboutissent generalment sur des plazas bien carres, bien empierres, avec quelques palmiers pour decorer (et hors contextes a cette altitude) et un ou deux clochers coloniaux. Aucun clocher ne vaut toutefois ceux de la basilica del voto national, construite a partir de 1926 et sur plusieurs dizaines d'annees avec un style carrement gothique. Ces clochers, nous en avons grimpes deux sur trois, sur d'interminables escaliers, parfois beaucoup trop etroits (surtout lorsqu'on voit le sol si loin sous nos pieds) en passant par des echelles et une passerelle en bois craquant deposee SUR le plafond de la basilique, entre ce dernier et le toit. Bref, une fois en-haut, une vue imprenable sur la ville et les volcans au repos qui veillent sur elle.

Sinon, mon espagnol est rouille, mais relativement fonctionnel. Et Laurie aimerait bien en comprendre un peu plus, je crois... On se debrouille, on se traite meme plutot bien pour l'instant, et on redonne des nouvelles bientot.

Ils n'ont meme pas le vertige !! bravo !



photos de Quito